Sangha Sangui : Les sanctuaires du Binou sont décorés de reliefs et de peintures symboliques. Les traces blanches sur les façades sont des libations de bouillie de mil faites lors de rites agraires (Bulu) qui doivent assurer la venue de la pluie et garantir des récoltes abondantes. Le culte du Binou maintient l'harmonie entre la communauté humaine et les forces surnaturelles. Le prêtre du Binou en est le responsable. Sa mission est de maintenir l'harmonie entre les hommes de son clan et les forces cosmiques qui régissent l’univers. Il est le garant de leur sécurité et de leur bien-être. Il combat épidémies et calamités naturelles. Les membres du clan font appel à lui pour toutes sortes de problèmes : maladies inexpliquées, etc. Il participe conjointement avec le hogon aux rites agraires qui ponctuent le calendrier saisonnier. Tout comme ce dernier, il n’est pas libre de ses mouvements. L’ethnologue Abinou Teme (Paganisme et logique du pouvoir dans le Toro en Pays Dogon) dit que les prêtres du Binou «sont interdits de migration vers d’autres villages, villes et pays étrangers. Une communauté ne se prive pas volontairement des garants de sa prospérité.» Aujourd'hui, l'institution du Binou perd de son influence. L’islam, la science et le monde de la médicine en particulier, apportent des réponses alternatives à la fonction protectrice du Binou.



Komokan 1984 : Binou priest/prêtre


Sangha 1985 : Ana dagi Dolo



Sangha Sangui : Binou shrines are single-chambered constructions decorated with motives in relief and geometric designs. The white marks on the façades are millet gruel libations made during agrarian rites (Bulu) that are to ensure rainfall and guarantee future abundant harvests. The Binou cult is to maintain harmony between the human community and supernatural forces of the bush. The Binou priest is in charge. His mission consists in maintaining harmony between clan members and the cosmic forces that govern the universe. He is the guarantor of their security and wellbeing. He fights epidemics and natural calamities. Clan members will call on him for all kinds of problems : unexplained diseases, etc. He participates, in conjunction with the hogon, in agrarian rituals that punctuate the seasonal calendar. Just like him, he is not free to move as he pleases. Ethnologist Abinou Teme states that «migration to other villages, towns and foreign countries is forbidden to Binou priests. A community is not going to voluntarily deprive itself of those who are to guarantee its prosperity.» Today, the Binou cult loses some of its influence. Islam, science and the medical world in particular give alternative answers to the protective function of the Binou cult system (Paganisme et logique du pouvoir dans le Toro en Pays Dogon).