Masque Ko : Le village représente l'ordre et la sécurité. Par contre, l'ambivalence de la brousse est notoire. Elle est à la fois dangereuse et bienfaitrice. C'est le monde de l'invisible. Toutes sortes d’esprits tels les Yébèm et les Andoumboulou y rôdent. Aux yeux des Dogon, les Yébèm sont les véritables détenteurs du sol. Les animaux sauvages forment leurs troupeaux. Par contre, c’est auprès des Andoumboulou que les Dogon ont découvert les masques. Ces objets sont des « choses de la brousse ». Lors des funérailles d’un homme, les masques sortent de leur grotte et envahissent le village. Ils attirent le défunt hors de sa maison et, le soir venu, retournent en brousse suivis de son âme.
C'est à l'occasion d’un Dama que les hommes taillent de nouveaux masques. Pour un Dogon c'est l'ensemble du costume qui forme le masque et pas seulement la partie qui couvre le visage. Celle-ci peut être taillée au village à l'abri des regards. Par contre, les fibres des jupes se préparent en brousse.
La photo montre le fils de Yamani Girou qui taille un masque Ko (singe blanc). Il personnifie un singe appartenant à la famille des grivets. Ils sont considérés comme gloutons et voleurs. Ils dérobent les épis de mil dans les champs. Les pantomimes et danses des porteurs du masque Ko sont plutôt comiques. Les singes se nourrissent entre autres du fruit du baobab. Quand ils dansent, les masques Ko en tiennent dans la main et taquinent les spectateurs en leur jetant les graines de son fruit.



Yanda 1989 : masques Ko / Ko masks


Ko mask : Ambara Dara, smith at Kundu Gina



Ko mask : The village space guarantees order and security. By contrast, the ambivalence of the bush is notorious. It can be both dangerous and beneficial. It is the world of the invisible. All types of spirits roam about the bush. It is the habitat of the Andoumboulou and of the Yebèm. To the Dogon, the Yebèm are the true owners of the land and the animals of the bush form their herds. But it is with the Andoumboulou that the Dogon discovered the masks. Masks are « bush things ». On the occasion of a funeral for a man, they leave their rock shelter and enter the village. They attract the deceased out of his house and towards sunset they return to the bush followed by his soul.
It is on the occasion of a Dama that new masks are carved. To a Dogon, it is the whole of the costume that forms a mask and not just the headpiece that covers the face. The latter may be carved at home, hidden from view. But the fibres for the costumes are prepared in the bush.
The photo shows Yamani Girou's son who is carving a Ko (white ape) mask. It represents monkeys of the Vervet family. They are considered as being gluttonous thieves. They devour the millet heads in the fields. The maskers’ pantomimes and dances are rather ludicrous. The fruit of the baobab is part of the monkey’s diet. Sometimes the masked Ko dancers hold one in their hand and tease the members of the audience by throwing its seeds at them.