Aouguine : Le plateau du nord-est est riche en art pariétal. La grande majorité de ces sites n’a jamais été étudiée ni même répertoriée. Aouguine et ses environs n’en manquent pas. Hors du village se trouve un grand rocher dont une face est à l’abri de la pluie. Elle est couverte d’une peinture d’un style inconnu ailleurs. Les formes géométriques et les dessins en damier sont courants dans l’art et l’architecture dogon mais dans le cas présent il s’agit bien d’un style à part. Il n’est pas aisé de faire la différence entre croyances et réalité, mais on dit que cette peinture est d’origine tellem. D’après les villageois, l’endroit est un lieu de pèlerinage pour des gens de la plaine qui se réclament de cette identité. Il se peut que la transmission patrilinéaire d’un nom permette à certains de se rattacher à de vieilles populations pré-dogon. Cela semble bien être le cas de certaines familles du sud-est du Séno qui portent le patronyme Ganamé et qui s’identifient aux Tellem. Dans Statuaire Dogon, Hélène Leloup dit avoir rencontré des Ganamé dans des villages de la plaine (Yoro, Dinangourou, Sarou et Koro). Elle ajoute « qu’ils reviennent en pèlerinage aux autels ancestraux qui jouent un rôle de contrôle des récoltes à certaines périodes de l’année ».










Aouguine : Rock art can be found all over the northeast plateau but most sites have never been identified. Aouguine and its surroundings do not lack in such sites. Outside the village stands a rock with one face sheltered from the rain. It is covered with a large painting that does not resemble any other. The geometric and checkerboard designs are current in Dogon art and architecture. But in the present case the overall style is different. It is not easy to separate reality from belief but it is said that the painting is Tellem. According to the villagers, the site is a sacred place of worship for pilgrims from the plains who claim this identity. It is of course possible that names that are transmitted through the patriline allow some groups of individuals to link themselves to ancient pre-dogon populations. Today, there are still families living in the southeastern Seno who wear the name Ganame and who claim to be Tellem. In Statuaire Dogon, Hélène Leloup states having spoken to people in the Seno plain (Yoro, Dinangourou, Sarou, Koro) who wear the name Ganame. She was told that they practise yearly agrarian rites and still gather at ancestral altars.