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Plateau Niongono (Pignari) : L’ouest du plateau
descend en pente douce vers les plaines alluviales du fleuve Niger. La
région est parsemée de massifs tabulaires qui servaient autrefois de
refuge à des populations fuyant l’instabilité politique des territoires
voisins. Pourvu d’une nature généreuse, le delta intérieur du Niger a
de tout temps attiré les convoitises des grandes puissances
environnantes. L’éclatement du Ghana et les visées expansionnistes des
empires qui lui succédèrent sont à l’origine de bien des migrations
vers de nouvelles zones refuges. Les patronymes d’usage courant dans le
Pignari reflètent la diversité d’origines de ses habitants. En voici
quelques exemples : 1. L’anthropologue Thierry Berche nous apprend que
dans le nord du Pignari le clan Tanapo du village de Koa se dit
Nononké. Les Nononké nous renvoient à l’histoire du peuplement ancien
du delta intérieur. D’origine sahélienne, ils sont apparentés aux
Soninké. Ce sont des riziculteurs qui cohabitent depuis la nuit des
temps avec les pêcheurs Bozo dans la zone inondée du Niger. 2. Les
Dégoga correspondent à une ancienne lignée de forgerons aux origines
mal définies. Ils seraient originaires de la zone frontalière de la
plaine du Séno et du Yatenga. Leur implantation dans la région précède
l’arrivée des autres clans présents. 3. Pour finir, les Dogon du clan
Karambé revendiquent une origine mandé. Quelle que soit leur
ascendance, ils se disent dogon. La tradition dit qu’ils passèrent par
Ségou avant leur installation sur le plateau. Leur arrivée dans la
région s’étend du 15e au 17e siècle. L’architecture de Niongono est typique du Pignari. Sa fondation daterait du 12e siècle. Les Dégoga et Karambé se partagent le village. On y parle l'ampari kora, la langue originelle des Dégoga. Niongono ressemble à une forteresse érigée sur un piton rocheux en forme de fer à cheval. Son emplacement et sa conception défensive lui ont permis de survivre aux envahisseurs mossi, peul et songhay. Les anciennes constructions en haut du rocher sont de forme cylindrique. Tassées les unes contre les autres, elles sont en étages et n'ont pas de cour intérieure. Les greniers sont intégrés aux habitations. D'étroites ruelles se faufilent entre les maisons et relient les places du village. L'islam est aujourd’hui la religion prédominante du Pignari. |
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Plateau Niongono (Pignari) :
The Western plateau gently slopes down to the flood plains of the Niger
river. The region is dotted with detached tabular hills that once
served as safe havens for peoples of all creeds who fled the political
unrest in adjacent territories. Blessed with a fertile land, the inner
Niger delta has always been much coveted by the greater regional
powers. The fall of ancient Ghana and the expansionist views of newly
emerging power centers have caused many peoples to migrate and seek
refuge in new safety zones. Patronymic names currently in use in the
Pignari reflect the diverse origins of its inhabitants. A few examples
of such names are given hereunder : 1. Anthropologist Thierry Berche explains that in the north of the
Pignari the Tanapo clan from the village of Koa are of Nononke descent.
The Nononke take us back to the ancient settlement history of the inner
delta. They are of Sahelian origin and are related to the Soninke.
Since times far gone, they are rice growers who live in the flooded
river plains and who share their existence with the Bozo fishermen. 2. The Degoga represent an ancient lineage of blacksmiths whose origins
are not well understood. They seem to have come from the border zone
between the Seno plain and North Yatenga. Their settlement in the area
predates the arrival of all other clans present. 3. Finally, the Dogon
Karambe claim a Mande origin. Whatever their exact ancestry, they say
they are Dogon. Tradition has it that their itinerary brought them to
Segou prior to settling down on the plateau. They came in waves that
span the 15th to 17th centuries. Niongono well displays the
architecture of the Pignari. Its founding seemingly goes back to the
12th century. The village population is composed of the Degoga and
Karambe. They speak Ampari kora, a speech variety initially spoken by
the Degoga. The village is built on a horseshoe-shaped hill. It is a
true fortress isolated on a rocky peak. Its location and defensive
conception allowed the village to survive the assaults of the Mossi,
Fulani and Songhay through time. Crammed together, the buildings on top
of the hill are two or three storied and are all cylindrical in shape.
There is no space for inner courtyards and granaries are integrated
into the houses. Narrow passageways link tiny village squares. Islam is
today the predominant religion in the Pignari. |