Masque Wirigo (Dogo) : La littérature est confuse quant au type de masque reproduit ici. Sans jamais avoir présenté des photos prises sur le terrain, études et catalogues se réfèrent tous au masque Karanga des Mossi/Kouroumba. Il a été suggéré que la tradition des masques dogon est d’origine voltaïque. Parmi ces masques, certains types présentent des similitudes stylistiques avec ceux du Yatenga. Rien d’étonnant à cela car Dogon et Mossi sont des peuples voisins et les interactions entre les populations de la zone frontalière ont été nombreuses. Néanmoins, il n’est pas possible d’établir un lien entre les masques Karanga (Mossi) et Wirigo (Dogon) sur la base des informations disponibles. Heureusement, il existe un document cinématographique qui apporte la preuve de l’identité dogon de ce masque. En 1975, le cinéaste documentariste David Attenborough a réalisé un documentaire sur l’art traditionnel en Afrique (The Tribal Eye). A un moment donné de son récit, des danseurs dogon marchent en file indienne et tout d’un coup apparaît très brièvement un masque Wirigo.
Dogo semble être le seul village où l’on danse avec le masque Wirigo. Dogo se trouve au pied de la falaise à une courte distance au sud de Kani Kombole. Ses habitants sont Arou. Leur patronyme est Dibo, ce qui signifie « plante calebasse ». C’est en suivant ses racines qu’ils ont découvert leur nouvelle patrie. Ils disent que leur itinéraire les a conduits du Mandé à Dogo en passant par Sofara sur le Bani (affluent du Niger). Les Dogon « Djigiba » du plateau sud leur ont enseigné l’art des masques. Ils disent aussi avoir participé au dernier Sigui des années 1960/70. Aujourd’hui, le masque Wirigo semble avoir perdu de son importance. Auparavant très populaire lors de rites funéraires, on l’aperçoit encore à l’occasion de festivals de masques. Mais son usage rituel s’affaiblit avec l’avancée de l’islam dans la région. Quant à sa signification, les villageois vous répondront : « C’est notre Kanaga à nous. »










Wirigo mask (Dogo) : The available literature is unclear as to the type of mask shown here. Without ever having presented photographic evidence, books and catalogues state that it belongs to a Karanga mask subgroup worn by the Mossi/Kouroumba. It has been suggested that Dogon mask traditions are Voltaic in origin. Some masks share stylistic similarities with those of the Yatenga. Interactions among neighbouring peoples and especially among border zone populations account for these similarities. But considering the lack of information available, there is no reason for assuming that Karanga (Mossi) and Wirigo (Dogon) masks are linked in any way. Fortunately some rare cinematographic material identifies this mask as being Dogon. In 1975, the filmmaker David Attenborough has filmed a series of documentaries on traditional art in Africa (The Tribal Eye). During the course of his account, one can see Dogon dancers who walk in single file. Among them, a masked Wirigo dancer makes a brief appearance.
The use of Wirigo masks seems to be limited to the village of Dogo. It is located at the foot of the cliff at a short distance to the south of Kani Kombole. Its inhabitants are Arou and their patronymic name is « Dibo » which means « calabash plant ». By following its roots, they discovered their new homeland. They say they came from the Mande and stayed in Sofara on the Bani (affluent of the Niger river) prior to settling down at their new and final location at the foot of the cliff. The Dogon « Djigiba » of the southern plateau taught them the art of masquerade. The villagers also say they took part in the last Sigui in the 1960/70’s. The Wirigo mask is of less importance today. Once very popular during funerary rites, it can still be seen at local mask festivals. Its present ritual use may come to an end with the growing importance of Islam in the area. As to the mask’s significance, when asked, villagers are quick to reply : « It is our Kanaga. »