|    La Falaise :         L'architecture de la falaise qui a été 
          rendue célèbre par Marcel Griaule s'étend de Kani Kombole à Damasongo. 
          La falaise fait plus de 300 mètres de haut. La partie du haut est une 
          paroi abrupte parsemée de grottes. Des éboulis en forment la base. Les 
          villages ont été érigés là où paroi et éboulis se rejoignent.  
 
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      | ireli 
 |  | la 
          paroi et éboulis
 |  | la 
          paroi entre ireli et pegue
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 Pegue Toulou : Le bas du village 
          se trouve dans le chaos rocheux des éboulis et le haut semble collé 
          contre la paroi. Habitations Dogon s'y mêlent aux anciennes constructions 
          Tellem. Ces bâtisses d'un autre temps ont été integrés aux activités 
          du village. Certains servent de greniers et d'autres de cimetières. 
          Il y a deux façons pour accéder au village : Depuis la plaine, on peut 
          y monter par des sentiers sinueux qui se faufilent entre les rochers 
          des éboulis. Ou alors, depuis le plateau, on descent dans la paroi par 
          des failles aménagées en escaliers.
 
 
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      | pegue 
        toulou 
 |  | pegue 
          toulou 
 |  | pegue 
          toulou 
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      |        La maison traditionnelle est faite d'une 
          pièce centrale qui est flanquée d'une tour (la cuisine), de deux pièces 
          latérales et d'une entrée faisant fonction de vestibule. La terrasse 
          sert au stockage de denrées diverses. Le grenier Dogon avec son toit 
          conique en paille est utilisé dans une grande partie du pays Dogon. 
          En raison de l'étroitesse et de la déclivité des zones constructibles, 
          les pieds de certains greniers dépassent leur plate-forme rocheuse et 
          doivent être soutenus par un système de piliers ou de murailles. 
 
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      | pegue 
        toulou 
 |  | kundu 
          kikinu
 |  | banani 
          serou
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      |        Le patronyme des habitants de Yougo 
          Dogorou est Doumbo, ce qui signifie rocher. Les vieux disent 
          que ce nom se réfère à la montagne de Bamba. Il semble que la région 
          de Bamba fut un point de passage avant l'arrivée des Doumbo à Yougo. 
          Dans "Les âmes des Dogons", G. Dieterlen ne mentionne pas 
          de migration des Arou via Bamba. Par contre dans "Les Devises des Dogons 
          - page 40", S. de Ganay dit que le Tige de la montagne de Bamba est 
          bamba dumboo dumbo, c'est-à-dire, rocher, rocher de Bamba. 
 
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      | montagne 
        de bamba au loin 
 |  | yougo 
          dogorou 
 |  | yougo 
          dogorou 
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        L'emplacement du village est unique. 
          Il est perché près du sommet d'une montagne isolée qui fait face à la 
          falaise. Un rocher gigantesque en forme d'une "enclume" se dresse à 
          ses côtés. Dans les temps anciens l'inaccessibilité du village était 
          le meilleur garant de sa sécurité. L'endroit était imprenable. Aujourd'hui, 
          son isolement a l'effet inverse. La plupart de ses habitants se sont 
          déplacés vers les villages de la plaine où les conditions de travail 
          sont bien meilleures. Il ne reste que quelques familles et des vieilles 
          personnes qui ont la garde des autels des lieux. Ce n'est qu'à l'occasion 
          de funérailles que les proches parents viennent en nombre pour participer 
          aux rites et danses funéraires.  
 
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      | yougo 
        dogorou 
 |  | yougo 
          dogorou 
 |  | yougo 
          dogorou 
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        La paroi rocheuse à l'ouest du village 
          est truffée de grottes ouvertes et de constructions Tellem. C'est aux 
          pieds de celle-ci que les premiers arrivants Dogon de la tribu Arou 
          élurent domicile. Des traces de leur passage sont encore visibles; fondations 
          de maisons et meules en pierre sont les témoins d'un lointain passé. 
          Il n'y a pas de sentiers qui mènent à cet endroit. Il faut se frayer 
          un passage par-dessus d'énormes rochers pour y accéder. 
 
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      | lieu 
          d'arrivée des premiers occupants
 |  | lieu 
          d'arrivée des premiers occupants 
 |  | lieu 
          d'arrivée des premiers occupants 
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      |          En matière de religion, deux localités 
          en pays Dogon sont d'une importance capitale. Dans les deux cas, se 
          sont les Arou qui y assument l'autorité suprême :       Arou est le lieu de résidence du Hogon 
          dont l'autorité s'étend sur toute la région. En tant que prêtre des 
          rites agraires, il représente la terre, la fertilité et la vie. Il est 
          le garant de la perpétuation du peuple Dogon.       Par contre, c'est à Yougo Dogorou où 
          commence le Sigui, le rituel qui commémore le premier ancêtre mort sous 
          forme de serpent (voir Grand Masque - page 42). Le Sigui a lieu tous 
          les soixante ans et symbolise le renouvellement des générations.      C'est aussi dans ce village que se trouve 
          la grotte sacrée d'Albarga, le viellard du mythe qui fut découvert par 
          Yayeme, la femme qui confisqua les masques aux Andoumboulou (voir masque 
          Satimbé - page 41). On vient de loin pour y faire des sacrifices 
          afin de se protéger contre malfaiteurs et sorciers. Aussi, en cas de 
          problèmes graves ayant trait aux masques, les vieux dignitaires du village 
          donneront des conseils à ceux qui viennent leur rendre visite. Ces questions 
          sont débattues dans le ToguNa qui borde la place centrale.      Marcel Griaule mentionne dans " Masques 
          Dogons - page 765 " l'existence à Yougo Dogorou de la canne d'Albarga 
          utilisée dans des rites de pluie. Aujourd'hui ce rite est encore d'actualité. 
          Les villages de la région qui souffrent de manque de pluie peuvent faire 
          appel à cette canne qui contrera les individus malveillants qui en sont 
          la cause. Au maximum une fois tous les trois ans, une délégation de 
          Yougo Na, Yougo Dogorou et Yougo Piri fait le tour des villages demandeurs 
          avec la canne d'Albarga pour débusquer rituellement le malfaiteur qui 
          mourra dans les trois ans qui suivent.      | 
     
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      | yougo 
          dogorou - 1986 
 |  | yougo 
          dogorou - 1997
 |  | yougo 
          dogorou - 1997
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      |        Avec le temps qui passe, le village se 
          vide de ses habitants et, en cas d'absence des propriétaires, les maisons 
          finissent par disparaître avec les pluies. Il n'y a que les édifices 
          incrustés dans les grottes qui résistent à l'usure du 
          temps. Ci-dessus un exemple du même bâtiment photographié à quelques 
          années d'intervalle. Sur la photo du milieu deux tours se sont effondrées.   | 
    
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