Le site www.dogon-lobi.ch est un journal
de voyage. Les photos présentées sont le fruit d'une vingtaine de séjours
étalés sur autant d'années. Toutes ont été faites en compagnie de mes
amis Ana et Serou Dolo, fils de Diangouno Dolo ancien chef de village
de Sangha. C'est graçe à eux que tous ces voyages à pied ont pu se faire.
Aujourd'hui, Ana tient l'Hôtel Campement Gir-Yam à Sangha et Serou s'est
spécialisé dans la construction de puits, barrages et retenues d'eau.
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vue
sur la plaine de Séno-Gondo
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plateau
central
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vue
sur la plaine vers le fleuve Niger
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Le peuplement du pays Dogon s'est fait
par vagues successives. A travers les âges des populations d'horizons
divers se sont succédées et se sont partagées, non sans mal, un même
territoire. Aujourd'hui l'originalité de ce pays réside dans sa diversité
ethnique, culturelle et linguistique. Toute idée d'un univers Dogon
homogène est un mythe.
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auvent
de Tule : culture Toloy
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auvent
de Tule : culture Toloy
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auvent
de Tule : culture Toloy
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Par contre, les fouilles ont mis en lumière la richesse de la culture Tellem. L'arrivée de ce peuple dans la falaise remonte au 11ème siècle. Des ossements humains et une foule d'objets ont été répertoriés et analysés : tissus, vanerie, verroteries, perles, labrets, poteries, couteaux, appuie-nuques, etc. Leurs habitations se trouvaient selon toute vraisemblance dans les éboulis de la falaise. Pluies et aléas du climat en ont effacé toute trace.
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vestiges
Tellem - Yougo Dogorou
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vestiges
Tellem - Yougo Dogorou
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la
falaise près d'Ireli
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Dès la fin du 14e siècle, Tellem et Dogon ont habité un même territoire pendant environ 200 ans. D'après la tradition orale les Tellem se seraient déplacés vers le sud-est et auraient été assimilés aux Kurumba (Burkina Faso). Or des études anthropométriques menées par l'équipe des chercheurs néerlandais ont démontré que Tellem et Kurumba sont dissemblables. Cependant ces recherches se sont limitées à la région de Sangha et ne sont donc pas représentatives de l'ensemble de la population dites "Tellem". Chassés de leur habitat, des groupes résiduels d'hommes ont dû se disperser dans la plaine en direction du Yatenga. N'ayant pu survivre en tant qu'entité ethnique homogène, ils ont été assimilés aux populations en place.
Aujourd'hui, les habitants de la plaine qui portent le patronyme Ganamé se disent de descendance Tellem. Ils vivent principalement à Koro, Arbinde, Kayn et Yoro (zone frontalière avec le Burkina faso). Les patronymes se rapportent souvent à des événements mythico-historiques. Selon Youssouf Tata Cissé (ethnologue Malien) le nom de "Ganamé" est une déformation de "Ganama" ce qui signifie "gens du Ghana/Wagadu". Il se peut que l'arrivée des Tellem dans la falaise a un rapport avec ces vagues de migrants Soninke venus du Nord après l'éclatement de l'empire du Ghana au 11e siècle. L'origine des Tellem est obscure mais les objets provenant des fouilles (textiles en particulier) sont la preuve matérielle d'une culture riche. Il n'a pas encore été possible de déterminer si les textiles Tellem sont des produits importés ou tissés localement. Jusqu'à ce jour des restants de métiers à tisser n'ont pas été retrouvés. Quoi qu'il en soit, le port de vêtements tissés selon des techniques raffinées ne peut être que l'apanage d'un peuple doté d'une économie non seulement rurale mais aussi marchande.
Ci-dessous quelques exemples de vestiges anciens qui n'ont pas été datés et dont les bâtisseurs n'ont pu être identifiés. Toutefois, les travaux des Hollandais des années 60/70 nous donnent quelques indications : la construction à l'aide de boudins est antérieure à celle en briques crues de la période Tellem.
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saourakoum
: en briques crues
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mori
: en boudins
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panganin
: en briques et pierres
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Les Dogon parlent aussi volontiers des Nongo, un peuple contemporain des Tellem. On leur attribue un style statuaire particulier. Malheureusement des données provenant de recherches archéologiques font défaut. Bien qu'il est difficile de séparer mythes et réalité, les Dogon disent que les descendants des Nongo vivent dans la plaine du Séno-Gondo à Bay. Selon Hélène Leloup il pourrait y avoir un lien entre les Nongo et les Samo du Yatenga au Burkina Faso (" Statuaire Dogon - 1994 " - pages 141/142). |
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art
rupestre du plateau : non identifié
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art
rupestre du plateau : non identifié
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art
rupestre du plateau : non identifié
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voir :
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